Véloce et vélo sont des abréviations de vélocipède.
Le nom véloce est attesté une première fois dans le titre d’un article paru dans Le Sport du 28 juillet 1867 « En véloce !!! En véloce !!! ». Le vélocipède commençait alors à connaître un certain succès succès à Paris où il était présenté à la Deuxième Exposition universelle. Véloce fut ensuite être repris et généralisé. Il est aujourd’hui oublié de la plupart des Français, sauf en Anjou et en Pays Gallo où cette abréviation est encore employée pour bicyclette.
Plusieurs noms composés ont été formé avec véloce comme véloce-club ou véloce-voie pour piste cyclable. Véloce-voie avait été lancé en 1869 par le grand architecte du Dauphiné et un des premiers promoteurs du vélocipède, Alfred Berruyer. Véloce-voie ne pourrait-il pas être repris pour ce qui est appelé « autoroutes à vélos » ? Ce serait un jeu de mots sur le double sens de « véloce » : comme adjectif, il signifie rapide ou agile et comme nom, vil désigne le vélocipède ou le vélo. Véloce-club est attesté d’abord dans un article le vicomte de Cluvigny du Sport du 4 août, journal étroitement lié au Jockey-club :[au bois de Boulogne] Ces messieurs sont en train de former un Véloce-Club qui sera la consécration de ce nouveau sport… Puis dans Le Courrier de la Drôme et de l’Ardèche du 10 octobre 1868 à propos d’un cercle de vélocipédeurs du Havre.
Le nom « vélo » est d’abord attesté dans deux lettres dans la correspondance adressée à Pierre Michaux en avril 1868 conservée dans le fonds Olivier de Sanderval aux Archives départementales du Calvados (numérotées 222 et 250 bis), à chaque fois employé deux fois. Puis la première attestation imprimée se trouve dans une chanson d’un auteur à succès, Alexandre FLAN, publiée d’abord dans la revue de Grenoble Le Vélocipède N°5 du 1er mai 1869 (p.8). L’apocope y apparaît huit fois dont deux fois isolée, à la place de vélocipède. Cette chanson est publiée le lendemain, le 2 mai, dans La Chanson illustrée N°6 (Paris, 1869) sous une forme plus longue consultable sur le site de Gallica : En ligne ici
Le nom « vélo » sera repris dans le 6e et dernier numéro du Vélocipède (p. 5) dans un article signé A. Silex, pseudonyme probable d’Alexis Favre, le célèbre constructeur à Voiron.
Après cet emploi isolé, le terme vélo s’imposa progressivement pour devenir le principal nom employé au début des années 1890. Le succès du quotidien sportif à grand tirage au titre « léger, sonore, rapide, populaire », Le Vélo, lancé par Pierre Giffard le 1er décembre 1892, contribuera à la diffusion de cette apocope.
Vélo et véloce sont apparus avec le sens de véhicule dans le Supplément 2 du Grand Dictionnaire Universel Larousse, publié en 1890, dix ans après le Supplément.
Quant au terme vélociste, forgé sur véloce pour nommer l’artisan vendant et réparant des bicyclettes, il vient probablement de l’Ouest : vélociste est attesté dans un prospectus datant de 1948 publié à Écommoy, ville située au nord d’Angers, « la véritable capitale du cyclisme » dans les années 1870, selon L. Mertens. Ce n’est probablement pas un hasard !
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